Le métier de Trader est-il mort ? (Avis de Thami Kabbaj)

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Thématique : Le métier de Trader est-il mort ? (Avis de Thami Kabbaj, TKL Dubaï) 2.0

1/ Un algorithme de trading est-il vraiment autonome ?

L’idée est que les décisions humaines rentrent le moins possible dans le fonctionnement des algorithmes de trading, pour que tout soit décidé par eux.

2/ Peut-on lutter en tant qu’humain contre un algorithme de trading ?

Oui, mais seulement lorsqu’il y a de gros mouvements, pour lesquelles un algorithme de trading est moins efficace. Ainsi, je conseille aux gens de faire le choix d’investir des actions puissantes, c’est-à-dire celles qui jouissent d’une forte volatilité et font la une.

Mais, les algorithmes de trading deviennent de plus en plus puissants à court-terme, étant donné qu’ils sont spécialisés sur des niches qui limitent le pouvoir de décision de l’individu. Une féroce compétition est engagée avec les algorithmes de trading car ils deviennent de plus en plus intelligents.
A terme, ils vont battre l’humain, notamment face à des mouvements chaotiques et à une volatilité faible. Toutefois, ils n’ont pas cette possibilité de prévoir les marchés et de prendre de gros mouvements, pour lesquels ils sont nuls pour le moment.

3/ Va-t-on disparaitre au profit des seuls robots ?

thematique___le_metier_de__trader__est-il_mort____avis_de_thami_kabbaj__tkl_dubai__2_0La robotisation ne touche pas uniquement le trading. Elle interviendra dans tous les corps de métiers. Je pense qu’elle provoquera un changement radical et créera beaucoup de chômage.
On parle de plus de 50% d’emplois détruits d’ici 20 ou 30 ans, aux Etats-Unis.
C’est le fruit de l’innovation. Or, les marchés financiers ne vont pas disparaitre.

Il faut savoir que les marchés financiers ne sont pas un jeu d’échecs, c’est beaucoup plus complexe que les échecs. Il y a beaucoup de paramètres et c’est aussi parier sur l’avenir, sur la croissance, sur l’entreprise.

Mais pour moi, la question qu’il faut se poser est la suivante : est-ce que les banques vont remplacer les humains par des robots ? Et la réponse est oui. Parce qu’elles opèrent une stratégie d’économies d’échelle.

Prenons l’exemple des courtiers, dans les années 90, ils gagnaient des fortunes. Or, aujourd’hui, beaucoup ont été éliminés des marchés, parce que l’on n’a plus besoin d’eux. En effet, il suffit d’avoir un programme qui dit « j’achète, je vends » pour trader. Ainsi, les courtiers n’interviennent plus que dans le qualitatif. Ils décident de devenir analystes au sein de sociétés de brokerage, pour y faire du support client. On voit bien que les machines ont remplacé ce type de job.

Donc pour les traders dans les banques, c’est la même chose, même si toutefois, on aura toujours besoin d’une expertise humaine sur les métiers demandant une certaine technicité comme sur les produits structurés. Au final, ça évoluera vers davantage d’automatisation et plus on aura de solutions, plus on remplacera les humains.

Autre exemple : prenons le cas de la gestion financière de patrimoine. Il y a les gestionnaires classiques. Mais, aujourd’hui, on assiste à l’émergence de fintechs qui disent : vous n’avez plus besoin de banquier, on fera le travail pour vous.

Ainsi, le métier traditionnel de banquier est mis en danger par ces start-up qui sont en phase de remplacer le métier de gestionnaire de patrimoine par un métier plus automatisé.

4/ Est-ce que la rémunération accordée aux traders aura encore la même valeur ?

La rémunération dépend de la valeur de que l’on crée. J’aime prendre l’exemple du joueur de foot professionnel : ce n’est pas pour faire plaisir au club qu’il sera bien rémunéré mais c’est parce qu’il lui fait gagner de l’argent.

Mais, en soit c’est le métier en lui-même qui évoluera. Par exemple, beaucoup sont les traders, à avoir quitté les banques pour créer leur propre hedge-fund. Je suis sûr qu’il y aura des innovations dans les 5 à 10 prochaines années. On ne sait pas si cela marchera, mais je pense qu’il y aura pleins de tests et d’essais. Certaines sociétés cartonneront quand d’autres ne cartonneront pas du tout, ou échoueront tout simplement. C’est même déjà le cas d’entreprises comme Darwinex, qui propose aux particuliers d’investir sur des Sicav monétaires fondées sur la performance des traders particuliers.
Ce qui est énorme ! C’est là que l’on vit une période à la fois palpitante et chaotique car relativement incertaine, puisque l’on ne sait pas de quoi sera fait demain. Nous ne sommes plus dans les années 80 ou 90, durant lesquelles l’horizon était assez clair. Aujourd’hui, on est dans le flou total.

Et je pense que c’est l’innovation qui va primer dans l’avenir !

Ce qui est incroyable avec l’économie moderne, c’est que même les plus grandes banques sont en danger et elles le savent. Il y a des entreprises comme Google ou Facebook qui pourraient les concurrencer, donc elles doivent innover pour rester dans la compétition. Ainsi, l’entreprise qui innovera le plus, qui touchera le plus de clients, qui créera le plus de valeur, remportera le Jackpot.

5/ Conseillerez-vous à vos enfants de devenir traders ?le_metier_de_-trader-_est-il_mort-___avis_de_thami_kabbaj__tkl_dubai__2_0

Bien sûr ! Je suis convaincu qu’il faut inciter les jeunes à se former pour acquérir de solides bases sur les marchés financiers, parce que le monde est de plus en plus incertain.

Après si j’ai un enfant, je pense que le trading reste un domaine porteur et que c’est un tout : il faut connaitre la finance, l’internet, l’informatique, et pourquoi pas coder ? Oui, ça fait beaucoup de choses, mais le 21ème siècle est un challenge, ce qui signifie qu’il faut partir dans un seul domaine et essayer de toucher plusieurs domaines.

De plus, pour l’avenir, il n’y a rien de moins sûr que la retraite. Pourra-t-on encore bénéficier d’une retraite sachant qu’il y a de plus en plus d’actifs et de moins en moins d’inactifs est la question qui pose le problème de l’indépendance et de l’autonomie financière Ainsi, ne pas comprendre le fonctionnement des marchés financiers et ne pas être capable de prendre ses choix d’investissement tout seul, c’est une erreur. C’est pourquoi, il faut se former. Nous l’avons fait avec la TKL Trading School (son école de trading) : on a travaillé sur Internet, utilisé l’enseignement, nos technologies, les médias et les supports vidéos. C’était inimaginable il y a quelques années, mais nous avons désormais des étudiants dans le monde entier.

6/ Donc pour vous, la formation est-elle vraiment utile pour l’avenir ?

Absolument, car se limiter à un seul domaine est dangereux. Si je m’étais uniquement focalisé sur mon domaine, j’aurais uniquement travaillé dans une grosse structure.

Mais en créant la TKL Trading School, cela est beaucoup plus utile pour l’avenir parce que même les meilleures universités comme Harvard, Yale ou Stanford, se préparent à l’avenir. On assiste d’une certaine manière à une révolution de l’enseignement. Dans le futur, on aura de plus en plus de cours seront délivrés sous forme de MOOC.

Tous les secteurs seront bouleversés. Ainsi, les médias classiques sont en danger face aux chaines vidéos YouTube créées par des particuliers sur des thématiques telles que le bodybuilding ou les séances de maquillage, qui enregistrent parfois une meilleure audience que certaines chaines TV.

Je conseille aux jeunes de se trouver un domaine précis et ensuite, de s’ouvrir à d’autres domaines car nous vivons un moment historique et que c’est une chance de pouvoir le faire.

7/ Est-ce que vous pensez qu’un trader amateur a encore ses chances face aux robots-trader ?

Je pense qu’elles sont très faibles, parce que les courtiers facturent des commissions prohibitives et les robots sont de plus en plus présents sur les marchés.

Le petit jeune se dit : voilà je veux investir quelques milliers d’euros, avec lesquels je veux devenir très riche, mais il faut être réaliste et les risques de tout perdre sont réels. Par exemple, avec 5000 euros, je ne deviendrai pas millionnaire. C’est peut-être déjà arrivé par le passé, dans une période ou les actions explosaient à la hausse comme certaines actions qui sont passées de 1 à 100 dollars, pendant les années 90. Mais, cela ne survient qu’une fois tous les vingt ans, courte période pour laquelle il y aura d’énormes opportunités, mais encore faut-il y être présent.

Or, nous assistons aujourd’hui à l’émergence d’une industrie du rêve. En effet, on vend du rêve notamment sur les publicités liées aux options binaires. Celui qui dit qu’il a gagné un milliard grâce aux options binaires, c’est du vent, un mensonge. Le problème de beaucoup de particuliers, c’est qu’ils achètent du rêve, mais n’achètent pas du concret.
Ils ne comprennent pas que le fait de devenir indépendant financièrement demande beaucoup de travail, une formation, un entrainement et je le répète, d’être réaliste.

Pour un jeune, je lui conseille de se former sérieusement et d’acquérir des compétences car cela va lui servir tout au long de sa vie. Après, il ne va pas s’enrichir avec 5000 euros, mais il va se faire la main, s’entrainer et s’il est bon, il pourra intégrer un fonds ou lever des fonds.

Je pense que l’on vit à une époque où l’argent n’est pas très compliqué à générer. Ce qu’il faut c’est les compétences et la matière grise, car une fois qu’on les a trouvées, on peut facilement gagner de l’argent sur internet. Maintenant, la difficulté est d’être sérieux, compétent et de faire la différence. Voilà pourquoi beaucoup ne réussiront pas dans le trading, parce qu’ils ne sont pas réalistes dans leurs objectifs.

8/ Donc pour vous, le trader bien-formé restera un gagnant quand l’amateur ne gagnera jamais ?le_metier_de_-trader-_est-il_mort-___avis_de_thami_kabbaj__tkl_dubai__2_0

Non, même en se formant, on n’est pas sûr de gagner. Mais, en ne se formant pas, les chances de gagner sont nulles. En effet, le trading demande une certaine expérience. C’est comme un sport de haut niveau : un grand sportif a déjà le bagage nécessaire, puisqu’il a accumulé de nombreuses expériences et déjà subi des échecs.

Le problème de beaucoup de jeunes est qu’ils crament un compte, deux comptes voire trois ; puis, arrêtent et se disent : « le trading, ce n’est pas fait pour moi ».

Selon une étude de l’AMF [en France], les gagnants ont gagné 10 millions d’euros quand les perdants ont perdu 170 millions d’euros. Or, l’argent perdu ne disparait pas dans la nature, mais il est récupéré par ces courtiers qui facturent des commissions assez importantes. En les retirant, les gains seraient beaucoup plus importants [pour les particuliers].

En 2009, le professeur de finance à Dauphine Philippe Bernard et moi avions publié une recherche dans « les Echos », dans laquelle nous avions analysé les résultats d’un concours de trading organisé par « zonebourse.fr » et on s’est aperçu qu’en retirant les frais de courtages, la performance des candidats n’était pas si mauvaise. Mais, en les gardant, elle était catastrophique.

Cela résume tout car celui qui veut augmenter ses chances de réussite doit en plus de bien choisir ses outils professionnels, bien choisir son courtier. Les particuliers qui choisissent des brokers, imposant des tarifs prohibitifs, sont endormis par des formations et des conférences gratuites qui au final, coûtent assez cher

9/ Qu’entendez-vous par frais de courtage élevés ?le_metier_de_-trader-_est-il_mort-___avis_de_thami_kabbaj__tkl_dubai__2_0


La première chose est que les particuliers choisissent ces courtiers en se disant que le capital de départ et les barrières à l’entrée sont très faibles, donc ça vaut le coup.

Mais ils se font avoir car au final, le courtier percevra une commission qui peut aller jusqu’à 25 euros par point de base, quand d’autres ne le facturent que 1 ou 2 euros, soit 10 à 25 fois moins cher. En dehors des pertes possibles, un trader pourra également être pénalisé par des tarifs prohibitifs, surtout s’il est très actif. Dans ce cas, il pourra perdre beaucoup d’argent. Ainsi d’après un sondage de l’AMF, ceux qui accumulent plus de 1000 à 5000 trades perdent en moyenne 70000 euros.


10/ Pensez-vous que les sociétés de courtage vont profiter de la naïveté des gens à travers les robots-traders ?

Pour eux, c’est une aubaine, car ils vont vendre aux particuliers la possibilité de gagner beaucoup d’argent. Or, beaucoup ont perdu des fortunes avec les robots. Donc, c’est un nouveau marché pour les courtiers.

Thami Kabbaj

Thami Kabbaj

Thami Kabbaj est auteur de plusieurs best-sellers, entrepreneur, trader et investisseur à succès. Il est le coach n°1 en liberté financière dans le monde francophone.

2 réponses

  1. Bonjour Thami,
    Les points énoncés dans cet article sont édifiants notamment le point 7. Je voudrais juste demander s’il est envisageable pour un jeune qui a déjà 32 ans d’intégrer HEC ou l’ESSEC pour un master en Finances afin d’intégrer efficacement le monde restreint de la finance? pour envisager intégrer un fonds d’investissement ou se mettre à son propre comte. Ou cela est déjà trop tard. Comme vous l’avez si bien dit il faut des connaissances solides et pointues pour pouvoir survivre dans un avenir proche. je suis vraiment passionné des marchés financiers. Je viens juste d’acheter la troisième édition de votre livre l’art du trading.

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